Comment approfondir vos recherches généalogiques avec des archives méconnues
Lorsque vous commencez une recherche généalogique, ce sont naturellement les registres d’état civil ou les registres paroissiaux qui vous intéressent dans un premier temps. Mais après avoir accumulé des noms, des prénoms et des dates, il est fort probable que vous souhaitiez en savoir plus sur vos ancêtres, leur vie quotidienne ou leurs parcours. En suivant ce guide, vous pourrez partir à la découverte d’archives peu connues, qui vous livreront des détails sur la vie de vos ancêtres.
- Les archives hospitalières
La richesse des fonds des établissements hospitaliers en fait une source incontournable pour vos recherches. Ces archives sont des témoignages uniques pour connaître les conditions d’existence ou de traitement des malades et des indigents. Les registres d’entrées et de sorties des malades, les registres des décès survenus dans l’établissement ou encore les registres d’enfants trouvés seront très utiles pour vous apporter des détails sur les conditions de vie de vos ancêtres. De manière générale seront indiqués les noms et les prénoms, la profession, le domicile, l’âge ou la date de naissance, la nature de la maladie ou la cause de l’entrée dans l’établissement et la cause du décès. Certaines de ces archives sont encore conservées au sein des hôpitaux, mais beaucoup sont consultables auprès des archives municipales ou départementales. Quant à l’accès aux archives hospitalières, il est bien plus réglementé car couvert notamment par le secret médical : comptez un délai de 120 ans après la naissance de la personne intéressée ou un délai de 25 ans après son décès.
- Les registres de convois funéraires
Ces registres furent instaurés pour pouvoir percevoir des taxes sur le transport des défunts. Ils donnent des informations très utiles pour votre généalogie, avec selon les cas, les noms et prénoms des défunts, la date de décès ou d’inhumation, le lieu d’inhumation, le culte du défunt, son domicile ou encore le montant de la taxe perçue. Ces registres sont classés chronologiquement et recensent, sur une période donnée, les défunts convoyés. Certaines de ces archives se retrouvent en série W aux archives départementales.
Les archives de Paris et de Lyon ont numérisé leurs registres :
– Archives de Paris : http://archives.paris.fr/s/27/transports-de-corps/
– Archives de Lyon : http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/convoi.php
- La presse ancienne
La presse ancienne est une source à ne pas négliger pour votre généalogie. Vous trouverez en premier lieu des faire-part de naissance ou de décès, ainsi que des annonces de mariage. Mais délits, meurtres, accidents ou catastrophes peuvent avoir marqué le quotidien de vos ancêtres. La presse locale ou nationale, et particulièrement dans les jours qui suivront un fait divers, pourra vous apporter quelques détails sur une affaire. Certaines audiences de procès sont d’ailleurs retranscrites presque intégralement dans les journaux d’époque. En feuilletant les pages des journaux, vous pourrez retrouver des listes de personnes (militaires, conscrits, lauréats, etc. …). Des annonces de vente étaient régulièrement publiées (terrains, maisons, etc. …). Certains articles de presse vous renseigneront au sujet de l’actualité de l’époque, vous permettront de mieux connaître l’histoire du village ou du quartier où vivaient vos ancêtres, et vous livreront des détails et anecdotes au sujet de leurs petits conflits du quotidien. Enfin, si vous avez des ancêtres commerçants, vous aurez la possibilité de retrouver leurs publicités. Les recherches dans la presse ancienne seront généralement possibles dès le XIXe siècle, époque de son principal essor.
Certains journaux sont consultables en ligne via ces portails :
– Gallica : https://gallica.bnf.fr
– Presse ancienne locale : http://presselocaleancienne.bnf.fr/accueil
– Patrimoine numérique : http://www.numerique.culture.fr/pub-fr/index.html
- Les justices de paix
Ces archives vous plongeront dans la vie quotidienne d’antan, puisqu’elles contiennent des informations sur les compositions familiales, ainsi que des renseignements sur la vie quotidienne ou encore des descriptions des biens de vos ancêtres. La juridiction exista en France de 1790 à 1958. Il s’agissait d’une justice de proximité, dont le ressort avait des limites cantonales : l’un de ses objectifs était le règlement des affaires familiales et des conflits entre voisins. Les déclarations d’incendie pourront contenir des descriptions plus ou moins détaillées des biens possédés par vos ancêtres. Les procédures gracieuses (conseil de famille, émancipation, etc. …) vous apporteront des indices sur la composition des familles. Ces procédures dites gracieuses désignent les actes qui ne visent pas un litige ou un adversaire. Les conseils de famille, mentionnés parfois dans les actes de l’état civil, sont les plus connus : ces conseils étaient constitués de personnes représentant le côté paternel et de personnes représentant le côté maternel de l’individu sujet de l’acte. Ainsi réunis, les membres du conseil prenaient une décision au nom d’une personne de leur famille qui n’était pas apte à le faire. C’était le cas par exemple pour le mariage d’une fille mineure, dont les parents étaient décédés. Dans la plupart des cas, les archives des justices de paix se retrouvent aux archives départementales, en sous série 4U.
- Les tables des successions
Ces tables sont une source primordiale pour vous aider à reconstituer des familles ou pour connaître l’état des biens de vos ancêtres. Ces archives font partie de l’administration de l’Enregistrement, dont les bureaux avaient souvent des limites identiques aux cantons, et dont le but était d’enregistrer les droits de mutations. Les tables des décès, aussi appelées tables des successions et absences, enregistraient ainsi chaque décès survenu dans le bureau de l’Enregistrement, par ordre alphabétique des patronymes, puis par ordre chronologique des déclarations de succession. Outre la mention de ces déclarations, ces tables donnent les références d’autres actes qui concernent les biens inclus dans la succession (testament, inventaire, etc. …). Les tables des successions se présentent en doubles pages. Sur celle de gauche sont inscrits les noms et prénoms, l’âge, la date et le lieu de décès des défunts. La page de droite donnera les références des déclarations de succession et des autres actes, ainsi que les noms des héritiers, ou à l’inverse mentionnera l’absence de biens du défunt. Pour ensuite retrouver la déclaration de succession de votre ancêtre, vous consulterez le volume et la date indiquée dans la table précédemment consultée. Vous retrouverez généralement les tables des successions aux archives départementales, en sous série 3Q.